La pensée chinoise nous fournirait-elle une définition de l’hypnose ?
« Un paysan de Song rentre le soir chez lui, fatigué, et dit à ses enfants : « Aujourd’hui j’ai bien travaillé, j’ai tiré sur les pousses de mon champs. » Sur quoi ses enfants accourent voir le résultat et tombent, bien entendu, sur un champ dévasté où toutes les pousses sont en train de se dessécher. Et Mencius d’en conclure : il y a deux erreurs dans le monde, l’un est de rechercher directement l’effet (zheng), comme si l’efficacité n’était qu’une question de visée et de volonté – à la fois de projet, de moyens et d’efforts ; l’autre de ne rien faire du tout et de délaisser son champ. Mais, s’il ne faut ni tirer directement sur les pousses, ni renoncer à s’impliquer, que faut-il faire alors, selon Mencius ? Tout paysan le sait, il faut biner au pied de la plante, il faut sarcler. Cela n’a l’air de rien mais l’on touche là ce qui me paraît l’un des traits les plus fins de la pensée chinoise : comment elle réussit à articuler, au point de les faire coïncider l’artificiel et le naturel ; ou comment on doit aider ce qui vient néanmoins tout seul. »
François Jullien
Comment on doit aider ce qui vient néanmoins tout seul ?
La finesse de cette posture… L’apprendre grace à l’autohypnose… Entre efforts et renoncement