Exploiter son vrai potentiel
Après 20 ans de triathlon, plutôt axé vers le longue distance et un an d’inactivité, je décide de me diriger vers une nouvelle activité sportive. L’apnée m’attire depuis longtemps pour ses spécificités. L’interconnexion du corps et de l’esprit notamment, m’intéresse vivement dans cette pratique. Je franchis le cap et m’inscris à L’Ecole Nantaise d’Apnée et de Perfectionnement Subaquatique.
Pour compléter notre activité, une session de formation de 3 jours d’autohypnose nous est proposée. Passionné de sport et toujours à la recherche de nouveaux moyens d’améliorer mes performances, je décide donc de la suivre.
Dans la même période, bien que je pensais mettre le triathlon entre parenthèses, j’ai l’opportunité de m’inscrire à l’un des triathlons les plus mythiques, le Norseman. J’accepte bien sûr cette proposition, conscient cependant du travail important de reprise et des contraintes d’entrainement sur plusieurs mois. J’ai toujours été à la recherche de nouveaux moyens d’améliorer mes performances (matériels, nouvelle méthode d’entrainement, diététique…). Je pourrais peut-être utiliser l’autohypnose à cette occasion ?
La formation est organisée sur trois dates, avec un temps suffisant entre chaque session pour travailler ou plutôt expérimenter. Le livre « Prendre soin de soi par l’autohypnose », écrit par Elise Lelarge et Isabelle Prévot Stimec, complète parfaitement la formation.
Cette formation est l’occasion pour moi d’enrichir mon entrainement physique par un entrainement mental. J’ai ainsi travaillé sur un objectif principal : le Norseman, au mois d’août. J’ai expérimenté plusieurs exercices et porté mon choix sur un exercice de projection, décrivant un déroulé des actions certaines du jour J, l’activation des compétences associées et leurs ancrages. Lors de la formation, j’ai également découvert mes canaux sensoriels dominants. Cette connaissance m’a permis de choisir et d’adapter les exercices, que j’ai expérimentés dans différentes situations.
D’autres exercices testés ont également contribué à ma préparation notamment pour m’aider à la perte de poids (exercice de la boîte) et à la gestion du stress (exercice du lieu agréable).
Armé de mes nouveaux outils, je me rends en Norvège pour participer au Norseman Xtreme Triathlon. Le Norseman est une compétition de triathlon qui se pratique sur distance Ironman (3,8 kms de natation, 180 kms de vélo et 42 kms de course à pied). Il se déroule chaque année au mois d’août à Eidfjord. Il est classé dans la catégorie extrême à cause des difficultés qu’il propose : natation dans un fjord entre 12 et 14°C, parcours vélo vallonné et arrivée du marathon au sommet du mont Gaustatoppen, après une ascension de 1800 m de dénivelé.
Le jour de l’épreuve arrive. Je déroule le protocole travaillé et il fonctionne parfaitement.
Dès le réveil, je suis détendu et l’envie est présente. Au cours de l’épreuve, mon corps et mon esprit sont en totale synchronisation, je suis complètement immergé dans ma tâche avec un sentiment de performance optimale et une confiance au maximum. Le sentiment de totalement maîtriser son sujet, même s’il est très subjectif, est également perceptible par mes accompagnateurs à travers mon attitude, mes postures et d’une parole que j’ai l’occasion de leur lancer à plusieurs reprises : « je suis pleine balle ! ».
Après 12H40 d’effort, je franchis la ligne d’arrivée avec un sentiment de réussite et une satisfaction totale. Malgré une préparation physique perturbée et non optimale, j’ai utilisé au mieux mes capacités et su transcender mon niveau du moment.
Je suis conscient que beaucoup d’éléments participent à la réussite d’une course. Il y a des jours avec ou sans, la gestion de la diététique n’est également pas négligeable, mais je suis convaincu que la pratique de l’autohypnose y a fortement contribué.
Le champ d’application de l’autohypnose étant très vaste, il me reste désormais à poursuivre les expériences tant dans ma pratique sportive que dans ma vie personnelle.
Vincent Le Lannic