Développer son observation…

Les longs moments passés en montagne , en gardant une vitesse constante pour éviter la fatigue prématurément et pour s’acclimater à l’altitude, vont nous amener  notamment à grimper, à marcher, à se poser, à apprécier et à observer.

Observer l’environnement, oui bien sûr …  Les paysages nous apportent tellement de diversité et de mystères terrestres !

S’observer, oui il le faut … car nos sensations peuvent être génératrices de forces et sont nos repères physiques pour les longues marches d’approche.

Nous savons que le temps sera long avant d’arriver en bas du glacier ou au refuge mais nous sommes en terrain de découverte et notre allure est propice aux « toiles » que nous apporte l’étendue silencieuse.

Même si notre priorité est d’observer l’adhérence pour enchaîner les mouvements et progresser pas à pas, nous lançons de temps en temps un regard par-ci et par- là afin de profiter de ce lieu, de ce rocher, de cette paroi, de ce site.

Mais il faut continuer l’ascension ou l’approche en attendant le moment où la cordée fera « un repos » .

Et à là, tout est permis, en haut, en bas, à gauche, à droite, tout est important pour ne pas « en perdre une miette ». La vallée au loin, le sommet à droite, la voie un peu au nord, et le ciel comment est-il ? la présence de nuages annonce-t-elle une perturbation ?  Il est peu probable c’est dégagé …

Voilà que l’observation donne lieu à des moments de plaisir, de joie, de calme mais aussi à une analyse de l’environnement qui nous avertit des modifications qui seront les rênes de notre ascension.

Tout est à prendre et tout est important…

Ces situations imposent aussi un engagement de l’individu au sens moral et physique et observer nos perceptions nous informe de notre condition et de nos ressources.

« Respire et observe ton placement ! », « Observe où vont tes pas et assure les points d’ancrage ! »

Nous développons l’observation de soi par la connaissance et l’acceptation de nous-mêmes, surtout dans une ascension où il est difficile de leurrer nos capacités.

Prenons le temps et ayons la patience d’observer …

Milton H. Erickson ne disait-il pas : Observer, Observer, Observer …

Installez-vous et développer votre observation …

Vous pouvez écouter une musique et observer ce qu’il se passe, dans votre corps, dans vos pensées ..

ou

Vous pouvez observer pendant quelques instants un paysage, ou un endroit de votre choix puis fermer les yeux et visualiser ce que vous venez d’observer en intégrant tous les détails de la scène.

ou

Vous pouvez observer le printemps …

Philippe Delaporte